Pelle atopica: comprendere, prevenire e lenire i segni
Eloise Dubois-Gaché
11 min
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Votre peau tiraille, gratte, rougit sans raison apparente ? Si ces sensations sont récurrentes, vous faites peut-être partie des nombreuses personnes concernées par la peau atopique. Contrairement à une peau simplement sensible, la peau atopique est sujette à des crises inflammatoires, qui alternent entre phases d’accalmie et périodes plus inconfortables.
Mais pourquoi certaines peaux réagissent-elles ainsi ? Quels sont les facteurs déclenchants et, surtout, comment améliorer leur confort au quotidien ?
On fait le point.
Qu’est-ce qu’une peau atopique ?
La peau atopique, aussi appelée eczéma atopique, est une affection chronique de la peau qui entraîne sécheresse, rougeurs et démangeaisons intenses.
ll n’est pas rare de le voir associé à d’autres pathologies comme l’asthme, la rhinite allergique (le fameux rhume des foins) ou encore les allergies alimentaires. Si c’est votre cas, sachez que vous n’êtes pas seul : la peau atopique touche environ 20 % des enfants et 4 % des adultes.
Mais au fait, d’où vient ce mot "atopique" ? 🤔
Il vient du grec "a-topos", qui signifie "hors du lieu, anormal". En clair, c’est une peau qui ne fonctionne pas comme elle le devrait, une peau qui réagit de manière excessive aux agressions extérieures.
Elle se manifeste par des signes bien reconnaissables :
Sécheresse extrême : la peau est déshydratée, rêche, inconfortable.
Rougeurs persistantes : souvent localisées sur le visage, les coudes, les genoux et les mains.
Démangeaisons intenses : impossible de résister à l’envie de se gratter, ce qui aggrave encore l’inflammation.
Plaques épaisses et rugueuses : à force d’irritations, certaines zones s’épaississent.
Sensibilité accrue : la peau réagit à tout : froid, chaleur, stress, cosmétiques inadaptés...
“Une peau atopique, c’est une peau sensible non ?”
C’est une question qu’on entend souvent, et la réponse est non, pas exactement.
Une peau sensible réagit vite aux agressions (froid, vent, cosmétiques trop agressifs), mais avec les bons soins, elle peut se calmer.
Une peau atopique, en revanche, ne se contente pas d’être sensible. C’est une condition chronique, ce qui signifie qu’elle évolue par poussées. Un jour, elle est calme, le lendemain, elle décide de s’enflammer sans prévenir. Et contrairement à une peau sensible, elle a un problème structurel, un vrai défaut de fabrication de sa barrière protectrice.
En résumé :
Peau sensible → réagit aux agressions extérieures, mais peut être apaisée rapidement.
Peau atopique → souffre d’un déséquilibre profond qui demande une routine rigoureuse et adaptée au quotidien.
Les causes et déclencheurs de la peau atopique
Vous avez une peau atopique et vous vous demandez quel en est l’origine ? Premiers coupables et pas des moindres : vos parents ! 😬
Une prédisposition génétique
Si vous souffrez de dermatite atopique, il y a 50 % de chance pour que l’un de vos deux parents en soit également atteint (merci papa maman !).
Et pour cause, cette affection a une forte composante génétique.
Des recherches ont montré que certaines mutations génétiques augmentent le risque de développer une peau atopique, en particulier celles affectant la filaggrine, une protéine essentielle à la cohésion et à la protection de la peau. L’inserm nous dit même que si les deux parents sont atteints de dermatite atopique, le risque de transmission à l’enfant grimpe jusqu’à 80 %.
Cette prédisposition s’explique par une altération de certaines protéines cutanées responsables de la cohésion de la barrière cutanée.
Vous n’avez rien compris à cette phrase ? On arrive pour tout vous expliquer.🔎
Une barrière cutanée déficiente
La barrière cutanée, c’est le bouclier naturel de la peau contre les agressions extérieures. Normalement, elle est renforcée par un film hydrolipidique, un mélange de sébum et de lipides et d’eau qui maintient l’hydratation et protège des irritants.
Dans le cas d’une peau atopique, ce bouclier est fragilisé : la production de lipides et de molécules d’adhésion cellulaire est insuffisante. Résultat, la peau perd trop vite son hydratation, laissant place à la sécheresse, et devient perméable aux allergènes et polluants, ce qui déclenche rougeurs, démangeaisons et inflammations à répétition.
Son équilibre est rompu, et elle a besoin de soins adaptés pour retrouver sa fonction protectrice.
Un système immunitaire hyper réactif
Si la barrière cutanée est la première ligne de défense, le système immunitaire, lui, est en renfort… sauf que chez les personnes atopiques, il a tendance à surréagir. 🤯
Elles produisent souvent un excès d'IgE, des anticorps impliqués dans les réactions allergiques. Ce déséquilibre entraîne une réponse inflammatoire exagérée dès qu’un allergène ou un irritant traverse la peau (oust ! ). Cela explique pourquoi les personnes atopiques sont plus sujettes aux allergies respiratoires (rhinite, asthme) ou alimentaires.
Cette hyperactivité immunitaire crée un cercle vicieux : plus la peau est agressée, plus elle envoie des signaux d’alerte au système immunitaire, qui réagit parfois trop fort, trop vite.
Les facteurs aggravants : les déclencheurs
Certains éléments extérieurs peuvent aggraver les signes de la peau atopique en fragilisant encore plus la barrière cutanée et en déclenchant des réactions inflammatoires.
Environnement : Le froid sec accélère la déshydratation, la chaleur exacerbe les irritations et la pollution favorise l’inflammation en pénétrant plus facilement la peau.
Irritants : Produits ménagers, lessives parfumées et savons agressifs altèrent la barrière cutanée. Les vêtements en laine ou en fibres synthétiques amplifient l’inconfort par frottement.
Allergènes : Acariens, pollen, poils d’animaux et certains aliments peuvent déclencher des réactions atopiques, notamment chez les jeunes enfants.
Mode de vie et stress : Étroitement liés, le stress et la peau se répondent (bonjour les joues toutes rouges en cas de gène intense). Un stress prolongé aggrave l’inflammation et fragilise la barrière cutanée, rendant les poussées plus fréquentes.
Comment apaiser et gérer une peau atopique au quotidien ?
Une peau atopique, c’est donc une peau qui demande beaucoup d’attention et de douceur, et on arrive avec une panoplie d’idée pour en prendre soin ! 😌
Adopter une routine de soin adaptée
Le premier réflexe pour limiter l’inconfort d’une peau atopique est d’adopter des soins adaptés qui respectent sa fragilité.
1️⃣ Utiliser des nettoyants doux, sans savon pour ne pas altérer le film hydrolipidique et riches en agents hydratants.
2️⃣ Appliquer une crème émolliente (qui assouplit et adoucit la peau en lui apportant des lipides et de l’hydratation) matin et soir pour renforcer la barrière cutanée.
3️⃣ Privilégier des soins contenant des agents relipidants (qui restaurent les lipides essentiels de la peau) comme les céramides, le beurre de karité ou l’huile de coco dont les bienfaits pour les peaux atopiques ont été confirmés par un essai randomisé.
4️⃣ En complément, intégrer des actifs apaisants et réparateurs tels que l’allantoïne, l’aloe vera ou l’extrait de calendula pour calmer les irritations et favoriser la régénération cutanée.
Que faire en cas de poussée ?
Oh oh, la poussée est là. Ça gratte, ça chauffe, et le cercle infernal commence… Mais pas de panique, là aussi, il y a des solutions pour calmer la crise et limiter son intensité de la peau atopique.
Appliquer une crème apaisante : sur prescription médicale, les crèmes à base de corticostéroïdes peuvent être utilisées pour réduire l’inflammation et calmer les démangeaisons rapidement.
Utiliser des compresses apaisantes : appliquer une compresse d’eau thermale pour un effet rafraîchissant immédiat, ou une compresse d’infusion ou d’eau florale de camomille pour calmer les irritations grâce à ses propriétés adoucissantes et anti-inflammatoires. 🌼
Miser sur l’avoine colloïdale : l’avoine ne sert pas qu’à faire des petits-déjeuners de champions ! Sous sa forme colloïdale, elle devient un véritable allié des peaux atopiques. Des recherches ont montré qu’elle aide à réparer la barrière cutanée et améliore l’hydratation de la peau.
Prévenir les déclencheurs
La peau atopique a ses ennemis du quotidien. On ne peut pas toujours les éviter, mais on peut leur compliquer la tâche avec quelques bonnes habitudes :
- Misez sur le coton : doux et respirant, il évite les frottements désagréables, contrairement à la laine ou aux matières synthétiques.
- Chouchoutez votre linge : une lessive hypoallergénique et sans parfum, c’est moins de risques d’irritation pour votre peau.
- Hydratez aussi votre air : en hiver, l’air sec en intérieur assèche déjà la peau, alors un humidificateur peut vraiment faire la différence.
- Baissez la température sous la douche : Les douches brûlantes (tant adorées) pour les peaux atopiques, c’est non ! Tiède, c’est bien, et votre peau vous dira merci.
Habitudes de vie et traitements complémentaires
Une alimentation qui soutient la peau
Il va également falloir nourrir votre peau de l’intérieur. L’alimentation joue un rôle clé dans l’équilibre cutané : les oméga-3, présents dans les poissons gras et certaines huiles végétales comme l’huile de lin ou de noix, sont particulièrement intéressants.
À noter que dans les huiles végétales, ils sont sous forme de précurseurs et nécessitent une conversion par l’organisme pour être pleinement utilisés, mais ils restent un excellent soutien pour la barrière cutanée.
Évidemment, on n’oublie pas de boire suffisamment d’eau (1,5 à 2L) pour maintenir une bonne hydratation et aider la peau à mieux se défendre.
Le stress, un facteur aggravant sous-estimé
Quand le stress s’installe, les réactions cutanées s’emballent, et la peau atopique en fait les frais.
Prendre conscience de son niveau de stress est le premier pas pour mieux le gérer : repérer les moments où la tension monte, observer comment le corps réagit… Une fois ce lien identifié, il devient plus facile d’adopter des solutions adaptées, que ce soit en ajustant son rythme de vie, en s’accordant des pauses, ou en trouvant une activité qui permet de relâcher la pression. 🧘♀️
Quand consulter un dermatologue ?
Si malgré une routine adaptée, la peau atopique reste inconfortable et les poussées sévères, il est peut-être temps de pousser la porte d’un dermatologue. Celui-ci pourra proposer des traitements plus ciblés comme la photothérapie (exposition contrôlée à des rayons UV pour apaiser l’inflammation et renforcer la barrière cutanée) ou des crèmes spécifiques pour réguler l’inflammation de votre peau atopique.
Conclusion
La peau atopique est une peau qui ne sait plus se défendre seule. Elle nécessite une attention quotidienne pour limiter l’inconfort et espacer les crises inflammatoires. Avec une routine adaptée, des gestes simples et une meilleure compréhension des déclencheurs, il est tout à fait possible de retrouver un certain équilibre.
